Catherine Moureaux (PS) appelle à une « majorité de progrès » avec le (PTB)

Les résultats à Molenbeek donnent à voir une coalition PS-PTB – c’est une première côté francophone – quasiment incontournable. Qui pourrait s’élargir aux verts nous disent Catherine Moureaux, bourgmestre, comme Dirk De Block, pour le PTB. Lequel commente : « Nous sommes prêts. 

Le PS Vooruit et le PTB mèneront ensemble des discussions exploratoires pour constituer une majorité de progrès.

Le PS, Vooruit et le PTB de Molenbeek-Saint-Jean ont engagé des discussions exploratoires en vue de former une majorité axée sur le progrès social.

Ces échanges ont pour objectif de construire un programme ambitieux, centré sur des priorités sociales, en plaçant les habitants au cœur des actions qui seront menées durant les six prochaines années de la législature.

Aujourd’hui, les deux formations politiques souhaitent mettre l’accent sur deux priorités.

La commune doit continuer la construction et la rénovation de logements sociaux et modérés, faciliter l’accès à la prime logement en la rendant automatique pour les bénéficiaires, et de travailler à la réduction des loyers privés.

En matière d’enseignement, l’autre priorité majeure, il est question de créer un véritable pool de remplaçants pour faire face à la pénurie d’enseignants, de poursuivre la rénovation des écoles et de renforcer les politiques de gratuité scolaire.

Les discussions aborderont également des thèmes liés à la propreté, à la sécurité, à la mobilité et à la cohésion sociale dans les quartiers. L’objectif est clair : proposer aux habitants de la commune un projet résolument progressiste.

Par ailleurs, des rencontres seront organisées avec les autres partis et listes ayant obtenu des sièges au conseil communal, dans le but d’élargir cette majorité de progrès.

Les discussions pour le Parti Socialiste seront menées par Catherine Moureaux. Saliha Raiss représentera Vooruit. Pour le PTB ce sera Dirk De Block.

En 2017, Catherine Moureaux critique le programme scolaire d’enseignement de la colonisation belge. Elle regrette que le mot « crime » ne soit pas utilisé, mais seulement « exactions ». Elle estime que le programme met l’accent sur le développement économique relatif à la colonisation, en sous-estimant le reste, et que le combat mené pour l’indépendance autour de Patrice Lumumba est passé sous silence, cette indépendance étant décrite comme un fait naturel et non le produit d’une lutte13.

En janvier 2018, elle interpelle les ministres Guy Vanhengel et Didier Gosuin sur le risque de pénurie de médecins généralistes à Bruxelles14. Le mois suivant, elle critique la nouvelle clé de répartition des numéros Inami choisie par le gouvernement fédéral qui, selon elle, entraînerait la perte d’une centaine de médecins à Bruxelles15.

Elle critique en 2018 le « Plan Canal » élaboré par le ministre de l’Intérieur, Jan Jambon, censé lutter contre l’islamisme et la radicalisation. Elle estime en effet qu’il n’est pas nécessaire d’augmenter les effectifs de police, mais qu’il faut « plus d’humanité pour empêcher les gens de se radicaliser ». Selon elle, Molenbeek n’a pas besoin de « Plan Canal » mais d’un plan socio-économique. Elle regrette de plus le manque de police de proximité, des agents qui pourraient s’occuper notamment des tapages nocturnes, et déplore également que « personne ne s’occupe de la sécurité routière »16,17. Après la réaction du ministre de l’Intérieur, elle précise ses propos : « Je n’ai jamais dit qu’il fallait qu’il n’y ait plus de plan Canal et je pense qu’il y a eu une mécompréhension puisqu’au contraire, ce que j’ai reproché à Madame Schepmans, c’est de ne pas avoir assez bien négocié le plan Canal, de ne pas avoir demandé assez de policiers »18.

En juin 2018, alors qu’elle est en campagne pour devenir bourgmestre de Molenbeek, elle déclare que, depuis les attentats de 2015 à Paris1, la stigmatisation de la population de Molenbeek, et en particulier celle d’origine maghrébine, a augmenté. Elle estime qu’il n’est pas possible de « parler de l’islam et des musulmans comme d’un bloc » et qu’il existe « autant d’islams que de musulmans », et qu’« il y a plusieurs communautés, plusieurs islams »19.

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