C’est un duel qui contribuera à forger encore un peu plus son “mythe”, une affaire qu’il a fait, comme à son habitude, basculer dans l’absurde, à lui tout seul. En guerre ouverte contre toute la classe politique et la société civile, le président de la République Kaïs Saïed s’est trouvé un nouvel ennemi de taille : Noureddine Taboubi, le secrétaire général de la centrale syndicale (UGTT).
Si le pensionnaire de Carthage loue toujours le rôle important que joue l’institution, la colère des syndicalistes gronde. En cause ? Les décisions unilatérales de Kaïs Saïed qui s’est procuré tous les pouvoirs sans présenter un projet de sauvetage clair pour sortir le pays de la crise actuelle. Face au marasme social, Noureddine Taboubi annonce la couleur : « nous ne resterons pas les bras croisés ».
Depuis la Place Mohammed Ali, QG de la centrale syndicale, des voix s’élèvent contre les négociations en cours entre l’État tunisien et le Fonds Monétaire Internationale (FMI). En effet, l’UGTT ne compte pas rester accroupie, alors que le pouvoir d’achat des Tunisiens est en constante dégringolade et les tractations avec l’institution financière ne feront qu’empirer la situation.
Aujourd’hui, la cheffe du gouvernement, Néjla Bouden, une femme cultivée mais obéissante – aux ordres de Kaïs Saïed – envisage de privatiser quelques entreprises publiques, de bloquer les recrutements et les salaires du secteur public pendant 5 ans et de supprimer les subventions aux produits de première nécessité pour gagner la confiance du FMI. « Une démarche suicidaire » selon de nombreux syndicalistes.
La tendance serait encore plus naturellement à une contre proposition élaborée par la centrale syndicale avant de passer à la vitesse supérieur contre le pouvoir, qui s’expose depuis quelques mois à des critiques acerbes de toutes parts. De là à entamer une mobilisation populaire ? Si tel sera le cas, le président de la République se retrouverait alors, encore une fois, dans une
impasse. Affaire à suivre