Rajae Maouane à Jeudi en Prime : Ecolo ne sait pas encore qui remplacera la secrétaire d’Etat Sarah Schlitz

 

Source RTBF

Rajae Maouane, coprésidente d’Ecolo, était l’invitée de l’émission Jeudi en Prime, sur la Une. Elle a commenté la démission de la secrétaire d’Etat Sarah Schlitz, intervenue mercredi.

Rajae Maouane n’a pas dévoilé le nom de la personne qui succédera à Sarah Schlitz au poste de secrétaire d’Etat à l’Egalité des chances, des genres et à la Diversité. “Je n’ai malheureusement ce soir pas le nom, mais je peux vous dire que ce ne sera pas un homme”, a déclaré Rajae Maouane.

Ecolo n’entend pas redistribuer les compétences. “Plus que jamais, ces enjeux sont extrêmement importants et on a besoin d’une personne qui soit à 100% sur ces enjeux-là”, a estimé Rajae Maouane. Celle-ci a d’ailleurs précisé que la ministre du Climat, Zakia Khattabi (Ecolo) “a préféré se consacrer au climat et à l’environnement”.

Rajae Maouane espère que le nom de celle qui succédera à Sarah Schlitz sera rapidement connu. “Je ne suis absolument pas inquiète parce qu’Écolo regorge de talents féminins et on trouvera la personne”, a déclaré la coprésidente d’Ecolo.

La perle rare devra donc “être une femme”, “être crédible sur ces enjeux” et “mettre au cœur de son agenda la lutte contre les discriminations, la lutte contre le racisme, la lutte pour plus d’égalité entre les femmes, les minorités de genre et les hommes”.

Mais chez Ecolo, “ce ne sont pas Jean-Marc Nollet et Rajae Maouane, les coprésidents, qui décident seuls”, a expliqué la coprésidente d’Ecolo. “Il et elle doivent passer devant des instances, on doit réunir nos instances, soumettre le nom qui doit être validé en interne et puis, on ira chez le Roi”, a expliqué Rajae Maouane, espérant que le Roi “pourra se déplacer”, puisqu’il part ce week-end en vacances.

Sarah Schlitz a posé “un geste fort”

A propos de la démission de la secrétaire d’Etat Sarah Schlitz, intervenue mercredi, “Sarah Schlitz a très vite reconnu son erreur. Elle a dit j’ai fait une erreur, j’ai fait une faute, je le reconnais, j’en assume les responsabilités”, a expliqué la coprésidente d’Ecolo, Rajae Maouane. “Elle pause un geste fort. En politique, la démission, ça reste un geste fort. Peu le font, peu en sont capables. Sarah l’a fait”, a-t-elle ajouté.

Entre le premier passage de la secrétaire d’Etat devant la Commission parlementaire qui l’interrogeait, une semaine avant et la démission, “c’est vrai qu’il y a eu quelques maladresses entretemps”, a estimé Rajae Maouane. “Les explications n’étaient pas des plus claires et des plus convaincantes et donc, les conditions n’étaient plus réunies et la démission est arrivée”, a ajouté la coprésidente d’Ecolo.

“Sarah a reconnu son erreur. Elle a estimé que les conditions n’étaient plus respectées pour pouvoir continuer à assumer son mandat et poursuivre le combat pour l’égalité qui est le sien et celui des écologistes. Donc, elle a décidé de démissionner”, a expliqué la coprésidente d’Ecolo.

“Elle a posé un logo puisque c’était une pratique qui avait été instituée par sa prédécesseure, Zuhal Demir [N-VA, ndlr]. Elle a reconnu que ce n’était pas OK. On le reconnaît totalement et on assume la responsabilité de cet acte-là”, a déclaré Rajae Maouane.

Au passage, elle rappelle que chez Ecolo, “les standards en termes d’éthique et de gouvernance sont extrêmement élevés”. “C’est justement parce qu’on a cette éthique et qu’on a ces standards en termes de bonne gouvernance que la démission intervient”, a ajouté Rajae Maouane.

Plusieurs fois lors de l’interview, la coprésidente d’Ecolo insistera sur le fait que cette démission constitue “un geste fort”, épinglant aussi “l’histoire récente” en Belgique où “les personnes qui posent des démissions, ce sont majoritairement des femmes”. “Sans vouloir dévier le débat, cela doit nous interroger sur la place des femmes en politique”, a-t-elle ajouté.

Un appel aux autres partis à plus d’éthique

“J’attends des autres partis qu’ils rehaussent leurs ambitions en termes de bonne gouvernance et d’éthique et de bonne gouvernance”, a déclaré Rajae Maouane, demandant que “là non plus, on ne laisse plus rien passer”. “On ne laisse rien passer chez Ecolo et c’est normal parce qu’on est les premiers à dire quand les choses ne vont pas, on le fait savoir”, a poursuivi Rajae Maouane.

Rajae Maouane a aussi été interrogée sur cette phrase prononcée par Sarah Schlitz à la fin la conférence de presse qu’elle a tenue pour expliquer sa démission. “Aujourd’hui, ma démission ouvre la voie pour augmenter les standards en matière d’éthique en politique, y compris vis-à-vis des violences sexistes et sexuelles qui sont commises par des mandataires politiques”, avait déclaré Sarah Schlitz, mercredi, à la presse. “Sarah a répondu de manière très claire. Elle ne visait personne spécifiquement en disant cette phrase”, a précisé aujourd’hui Rajae Maouane. “Mais sa démission ouvre la voie à un rehaussement des ambitions en termes de pratiques éthiques et de bonne gouvernance en politique”, a ajouté la coprésidente d’Ecolo. “Et il est vrai que le monde politique n’échappe pas, comme toutes les sphères de la société, à avoir des exemples de violences sexistes et sexuelles”, a poursuivi Rajae Maouane.

Pour parler de violence, Rajae Maouane s’inquiète aussi de l’augmentation de “la violence qu’on rencontre sur les réseaux sociaux, de la violence des débats politiques”. “J’ouvre Twitter et j’ai une pluie d’insultes”, a-t-elle raconté.

Alors que d’ici un an et les élections de 2024, il y aura une campagne électorale, Rajae Maouane a lancé un message aux autres partis politiques. “J’espère que les partis, en campagne, pourront avoir une attitude zéro tolérance à l’égard des insultes, des insultes sexistes, des insultes racistes, des insultes homophobes”, a-t-elle souhaité, plaidant pour qu’on rende “le monde politique un espace encore plus safe”.

Faisant constater qu’elle est, du côté francophone, “la seule femme présidente de parti”, Rajae Maouane s’est adressée aux autres présidents. “J’attends de mes collègues masculins également qu’ils puissent engager la réflexion et s’engager vers un chemin de tolérance zéro”, a-t-elle demandé.

“La critique, oui, mais se faire insulter parce qu’on est une femme, parce qu’on est d’origine étrangère, se faire insulter tout court, ce n’est pas OK” a conclu sur ce sujet Rajae Maouane.

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