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Arabel a été fondée sous le nom de Radio Al Manar et agréée par le CSA (le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) en 1986. Elle émet sur la fréquence de 106.8. En 2013, elle est reprise par un homme d’affaires d’origine tunisienne, Lasaad Ben Yaghlane, et change son nom en “Arabel”, pour Al Manar Radio Belgique
En faillite le 11 septembre
La crise du Covid a tari les rentrées publicitaires de la radio, qui ne peut compter sur aucun subside public. Les charges, de leur côté, n’ont pas vraiment baissé, même si du personnel a été mis au chômage. Arabel a accumulé une dette de 71.000 euros à l’égard de l’ONSS, de 206.000 euros envers le SPF Finances et d’un montant d’au moins 157.000 euros vis-à-vis de son bailleur
L’ONSS a donc cité la société devant le tribunal de l’entreprise en vue de prononcer sa faillite. L’avocat d’Arabel était absent à l’audience mais le tribunal a rendu un jugement réputé contradictoire de mise en faillite le 11 septembre
Ce 16 octobre, Arabel a plaidé sur opposition l’annulation de la faillite. Opposition qui a fait l’objet d’un débat sur sa recevabilité, contestée par les créanciers, avant d’aborder le fond du dossier. L’avocat d’Arabel promet un retour à meilleure fortune grâce au retour des annonceurs. La radio a par ailleurs reçu un prêt de 75.000 d’un de ses clients et promet de verser une première tranche de 50.000 euros pour apurer une partie de sa dette à l’ONSS
Mais quand le tribunal demande à voir les contrats publicitaires, le fondateur de la radio ne peut les produire. Plus cocasse, la présidente du tribunal relève que M. Ben Yaghlane n’est pas habilité à représenter Arabel, son nom ne figurant plus dans les statuts de l’entreprise. C’est sa fille, Sarah, qui occupe le poste de directrice générale, qui devrait répondre aux questions du tribunal. Mais rien n’y fait, le père tient le crachoir
Le SPF Finances se joint à la cause
Autre coup dur : le SPF Finances se joint à la cause à l’audience. Lui aussi présente une ardoise à la radio : 206.000 euros. La curatrice ne voit pas d’autre issue possible que la mise en faillite et les créanciers présents refusent tout plan d’apurement. Le sort d’Arabel semble scellé. D’autant que la présidente ajoute, comme un coup de grâce : “d’habitude, quand on fait opposition à une faillite, on se présente avec un passif entièrement apuré. Pas avec des promesses pour le futur”