Les travaux de la conférence internationale “Fenêtre diplomatique sur la langue arabe”, initiée par l’Organisation du monde islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ICESCO), se sont ouverts mardi à Rabat, en célébration de la Journée mondiale de la langue arabe.
Cette conférence a mis la lumière sur la place de la langue arabe dans le champ diplomatique, mettant en relief les expériences personnelles liées à l’apprentissage de l’arabe de nombre de diplomates provenant de pays non arabophones, avec la participation de diplomates et d’experts internationaux.
Les participants à cette rencontre ont passé en revue les défis de l’apprentissage de la langue arabe dans les arènes de la diplomatie et de la politique internationale ainsi que les perspectives futures de l’arabe dans ces domaines.
Dans une allocution lors de la séance d’ouverture de la conférence, le directeur général de l’ICESCO, Salim bin Mohammed Al Malik, a relevé que cette rencontre vient consolider les contributions de l’organisation dans les domaines de la diplomatie éducative, culturelle, scientifique et civilisationnelle, ainsi que ses efforts pour la construction de ponts de dialogue et d’échange entre les nations et les peuples.
Les langues, l’arabe en l’occurrence, contribuent à construire un pont conversationnel, de dialogue et d’échange entre les nations, a-t-il noté, soulignant que l’arabe a réussi à consacrer le concept de l’échange linguistique grâce à son ouverture sur les autres langues.
Selon M. Al Malik, l’arabe a besoin de davantage de soin et d’efforts sur les plans de la planification, de la politique linguistique, de la recherche scientifique, de l’échange du savoir à travers la traduction, du développement pédagogique, de la technologie digitale et de la promotion médiatique.
“La capacité de la langue arabe à renforcer sa présence à l’international repose d’emblée sur les efforts de ses locuteurs et leurs contributions directes dans la construction de la civilisation et du développement humains”, a-t-il soutenu.
Pour sa part, l’ambassadeur d’Indonésie en Arabie Saoudite, Abdul Aziz Ahmad, a passé en revue son expérience dans l’apprentissage de l’arabe standard en évoquant les avantages de son utilisation dans la vie quotidienne, soulignant l’importance d’employer une nouvelle méthodologie et de nouveaux moyens dans l’enseignement de l’arabe.
Dans le même contexte, l’ambassadeur du Pakistan au Maroc, Muhammad Sami-ur-Rehman, a indiqué que la langue est l’un des moyens majeurs qui reflètent la culture des nations, notant que sa beauté se reflète dans son pourvoir expressif et sa richesse linguistique.
Plus qu’une question purement éducative, l’intérêt pour la langue arabe “est une question de religion et de promotion d’un message noble”, a-t-il estimé, appelant à valoriser cette langue et veiller à sa transmission aux générations futures.
De son côté, l’ancien ambassadeur du Maroc auprès des Nations Unies, Rachid Lahlou, a passé en revue l’histoire de l’adoption et de l’usage de la langue arabe dans la diplomatie internationale, depuis son utilisation aux Nations Unies pour la première fois en 1955, jusqu’à son adoption par l’Assemblée générale de l’ONU comme langue officielle parmi les langues des Nations Unies en 1973.
La séance d’ouverture de la conférence a été marquée par la présentation d’une vidéo intitulée “Une fenêtre diplomatique sur la langue arabe”, qui retrace les expériences personnelles d’une pléiade de personnalités diplomatiques étrangères dans l’apprentissage de la langue arabe.
Outre les sujets inclus dans le programme de la conférence, en l’occurrence “Diplomatie linguistique et stéréotypes sur le monde arabe”, “Enseigner l’arabe à des fins spéciales : la diplomatie comme exemple”, et “Enseigner l’arabe à des fins diplomatiques : réalisations et attentes”, une séance de formation sera organisée sur “les méthodes modernes d’enseignement de l’arabe à des fins diplomatiques”.