
Par Jaouad El

Il y a des moments qui marquent l’histoire politique d’un peuple. La nomination de Marwah Rizqy comme cheffe parlementaire du Parti libéral du Québec en fait indéniablement partie. C’est Paolo Rodriguez, fraîchement élu à la tête du parti avec 51 % des voix, qui l’a annoncé lors de son tout premier caucus en tant que chef. Une décision stratégique, mais surtout symbolique, saluée par plusieurs observateurs comme un geste fort de renouvellement et d’inclusivité.
« Une femme brillante, respectée et redoutable à la période des questions », a lancé Rodriguez devant ses collègues libéraux. Rizqy, députée reconnue pour sa rigueur intellectuelle et sa vivacité en Chambre, incarne aujourd’hui l’avenir d’un parti en quête de relance et de crédibilité. Elle s’est dite fière, confiante et optimiste, tout en soulignant sa gratitude envers son chef : « Merci énormément, cher chef, pour ton vote de confiance envers moi. Donner la réplique au premier ministre du Québec n’est pas une tâche simple. »
Déterminée et pleinement consciente des défis à venir, notamment avec une rentrée parlementaire qui s’annonce musclée, Rizqy se dit prête à affronter l’automne politique, marquée par les tensions et les joutes verbales attendues à l’Assemblée nationale.
Mais au-delà du positionnement stratégique à l’intérieur du parti, la nomination de Marwah Rizqy revêt une portée symbolique profonde pour le Québec moderne. Elle devient la première femme d’origine marocaine à occuper un tel poste de commandement dans l’histoire politique québécoise. Ce n’est pas simplement une première : c’est un jalon, un repère, un message envoyé à toutes les jeunes générations issues de l’immigration.
Rizqy incarne le modèle d’une intégration réussie, assumée, sereine et pleinement accomplie. Elle n’est pas le produit d’une double allégeance ni d’un pont entre deux mondes, mais bien une citoyenne à part entière, élue pour défendre les intérêts de sa nation, le Québec, avec toute la loyauté et la rigueur que cela implique.
Des voix au sein de la société civile et de la classe politique – y compris parmi des Québécois d’origine marocaine – saluent cette dissociation claire entre engagement citoyen ici, et liens symboliques ou communautaires avec les pays d’origine. « Quand on vit ici, on règle nos montres à l’heure de Québec, pas à celle de Casablanca, Alger ou Tunis, » résume un analyste politique d’origine maghrébine. « Marwah Rizqy est la preuve vivante qu’on peut réussir, gravir les échelons du pouvoir, et incarner les valeurs de la société d’accueil sans ambiguïté. »
Dans un contexte où l’intégration est parfois parasitée par les doubles discours, les replis identitaires ou les interférences diplomatiques de certains pays étrangers dans les diasporas, le parcours de Marwah Rizqy offre un cap clair et sain. Une trajectoire qui inspire, qui fédère et qui redonne confiance dans le projet collectif québécois.
Félicitations à Marwah Rizqy, qui, en devenant cheffe parlementaire, devient aussi un symbole de ce que le Québec veut être : une nation inclusive, exigeante et tournée vers l’avenir. Nous lui souhaitons bonne continuation dans ce nouveau chapitre de sa carrière.